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De quoi s'agit-il?

Afin d’augmenter la production de viande, des animaux d'élevage avec une croissance musculaire accrue doivent être créés par édition génomique. Le gène de la myostatine (MSTN), qui limite la croissance musculaire, a donc été éteint dans diverses expériences avec des porcs, des vaches, des moutons et des chèvres. Par conséquent, les cellules musculaires devraient pouvoir proliférer de manière anormale dans ces animaux. Cette mutation a déjà été obtenue par croisements classiques chez les bovins pour aboutir à l’obtention de la race Blanc-Bleu belge, par exemple. Des brevets ont été déposés pour des porcs et des bovins.

Qu'est-ce qui est problématique?

Les intérêts économiques de rendement sont au premier plan de ce projet. Le bien-être et la dignité des animaux ne sont pas débattus.

Les effets de la mutation du gène de la myostatine sur les porcs illustre la problématique. Selon des publications chinoises, des difficultés de naissance se sont produites lors d'une expérience avec des porcs en raison de la taille des porcelets. Ce problème est connu dans les bovins Blanc-Bleu belges qui naissent presque exclusivement par césarienne.  De plus, les porcelets sont morts peu après la naissance de problèmes de santé tels que l´étouffement dû à l'épaississement de la langue. Dans d'autres expériences, certains animaux viables et apparemment sains ont été élevés. Reste à savoir si ces animaux gardent certains handicaps ou sont plus sensibles au stress.  Des chercheurs coréens prévoient de vendre des spermatozoïdes de porcs mâles issus du génie génétique pour les croiser avec des porcs non-modifiés dans l'espoir que ces animaux seraient alors moins musclés, mais peut-être plus sains.

L’obtention d’animaux génétiquement modifiés nécessite l’utilisation quasi systématique des techniques de clonage. Le clonage lui-même entraîne souvent de nombreux effets secondaires indésirables tels que des troubles de santé et des décès à la naissance. Lors d'expériences en Chine, 900 embryons ont été utilisés pour produire seulement huit porcelets avec les modifications génétiques désirées. Les huit porcelets sont décédés au cours des premiers mois.

L’obtention de lignée pure, clonées et brevetées, entraîne-t-elle l’utilisation de plus d’antibiotiques pour protéger des animaux génétiquement modifiés plus sensibles aux maladies ? Auraient-ils besoin d'aliments encore plus riches en protéines pour augmenter leur masse musculaire? Lesquels ? La création de ces animaux pose encore des questions et créerait de nouveaux défis pour l'agriculture.

Plus d'informations:

L’augmentation des cas de peste porcine africaine en Europe pousse les ingénieurs généticiens à développer des porcs résistants. Des porcs d'engraissement transgéniques ont été créés, par édition génomique, par addition d’une séquence d’ADN provenant du phacochère. Résultat : les porcs génétiquement modifiés ne pourraient plus être infectés par le pathogène de la peste porcine, mais pourraient néanmoins être capables de transmettre le virus. Le virus pourrait donc se propager sans être détecté. L’autorisation de l’élevage de tels porcs  dans l'UE représente le secteur porcin et représente une menace pour l’élevage de races porcines locales non-résistantes.

 

Liens complémentaires:

Das Klonen von Tieren – eine ethische Auslegeordnung. Gutachten im Auftrag der Eidgenössischen Ethikkomission für die Biotechnologie im Ausserhumanbereich EKAH; Camenzind (2010).

Gentechnik-Tiere: Risiko für Mensch und Umwelt, Testbiotech 2016